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Friday, August 19 2011

1 am, all alone

alone

simplon, 18 août 2011

Tuesday, August 2 2011

dedans, en chantier

chantier

belliard, 1er août 2011

jeté beaucoup, à tour de bras


"La côtelette
Voici un jour ce que j'ai fait de mon corps :
A Leysin, en 1945, pour me faire un pneumothorax extrapleural, on m'enleva un morceau de côte, qu'on me restitua ensuite solennellement, troussé dans un peu de gaze médicale (les médecins, suisses, il est vrai, professaient ainsi que mon corps m'appartient, dans quelque état dépiécé qu'ils me le rendent : je suis propriétaire de mes os, dans la vie comme dans la mort). Je gardai longtemps dans un tiroir ce morceau de moi-même, sorte de pénis osseux analogue au manche d'une côtelette d'agneau, ne sachant pas qu'en faire, n'osant pas m'en débarrasser par peur d'attenter à ma personne, bien qu'il fût assez inutile d'être enfermé ainsi dans un secrétaire, au milieu d'objets "précieux", tels que de vieilles clefs, un livret scolaire, le carnet de bal en nacre et le porte-cartes en taffetas rose de ma grand-mère B. Et puis, un jour, comprenant que la fonction de tout tiroir est d'adoucir, d'acclimater la mort des objets en les faisant passer par une sorte d'endroit pieux, de chapelle poussiéreuse où, sous couvert de les garder vivants, on leur ménage un temps décent de morne agonie, mais n'allant pas jusqu'à oser jeter ce bout de moi-même dans la poubelle commune de l'immeuble, je balançais la côtelette et sa gaze, du haut du balcon, comme si je dispersais romantiquement mes propres cendres, dans la rue Servandoni, où quelque chien dut venir les flairer."

Roland Barthes, par Roland Barthes, 1974.

Saturday, July 30 2011

home

famille

dijon, 28 juillet 2011

note9

"Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi, et j'en ai rien à en foutre. J'ai encore jamais fait de politique parce que ça profite toujours à quelqu'un, mais le bonheur, il devrait y avoir des lois pour l'empêcher de faire le salaud. Je dis seulement comme je le pense et j'ai peut-être tort, mais c'est pas moi qui irait me piquer pour être heureux. Merde. Je ne vais pas vous parler du bonheur parce que je ne veux pas faire une crise de violence, mais monsieur Hamil dit que j'ai des dispositions pour l'inexprimable. Il dit que l'inexprimable, c'est là qu'il faut chercher et que c'est là où ça se trouve."

La vie devant soi, Romain Gary

Thursday, July 28 2011

summer trains

duo

latour de carol, 9-18 juillet 2011.

super missive - test micro

OHLALA CELUI-LA
ONLY THE LONELY
DESORDER
simply wretch (c'est rapé)
couacs
(if only the saints) : des refrains que l'on connaît
playlist : 65 jours
des sonates de Haendel, en bouffer

couacs again

Pour bien faire, il faut se mettre debout.

Les mouches se collent à toi comme au cul d'une vache. Vombrissants kamikazes qui ne s'écrasent jamais.
Seuls les avions, invisibles à l'oeil nu, nous rappellent à l'ordre sonore des quotidiens en faillite, des jours ascermentés. La menace, c'est le ciel.

A nouveau, se cacher.

Comment déjouer l'affirmative, aller au-delà de ce constat navrant, de ce prêt-à-l'emploi ? Laborieusement, réapprendre à taper du doigt, exiger du temps en soi. Et dire les choses comme elles viennent, relâcher le langage comme on réchauffe la voix, comme on détend le corps avant qu'il ne s'élance.
L'avant-mouvement.
La porte d'entrée.
Ensuite se faire phasme autant qu'il le prendra, le temps de la fluidité ne compte pas ses heures ni ces renoncements.

SEPTEMBRE EN ATTENDANT

Une nouvelle partie commence. "Honey Love, do you think I can coinche ?"

Ce que l'on s'est dit ce soir-là, je ne m'en souviens pas. Ne restent que des détails. Dehors, le vent qui ne tombait pas. Tu parlais du ciel et moi des bémols. On croyait s'entendre.

La guerre viendra bien assez tôt, de quoi avons-nous hâte ?

Le sommeil n'est pas venu. Tu as peur, je n'attends plus. Tu me laisses te quitter là, dans cette cuisine, tu pars, je ne me retourne pas. Entre nous, les mots ne suffisent plus. Derrière la porte, je te parle encore.

BAD NEWS FROM THE STARS

Juillet 2004 - Il la déteste soudain. Elle ne parvient pas à allumer le feu. Elle a beau faire, elle ne réussit qu'à l'étouffer. Malgré tout elle s'obstine, lui tient tête. Elle a quelque chose à prouver.


Tu es seul en attendant. Plus question d'avoir peur désormais, tu prends ton courage à deux mains, tes tripes sur le devant, tu t'élances, accélères, tu te jettes. Tu crois qu'il est encore temps de rattraper tes errements. Tu y crois, vraiment. C'est le ciel qui t'attend.
Mais tu danses à contre-temps. Dehors, ça va vite, frénétiques emballements à tes trousses te talonnent, te pressent, t'intiment de rejoindre leurs troupes en rang. Au pas la cadence.

Ici l'orage vient vite, de derrière, on le pressent. L'air change de teneur, de tempérament, les insectes se taisent, espèrent en réchapper. Tu remets ton pull. Tu te rends compte qu'elle est partie depuis longtemps, que tu n'envisages plus son retour, pas même une carte postale, avec bons baisers et souvenirs émus. L'odeur du feu éteint imprègne les murs, monte à l'étage, jusque dans ton lit. Cette nuit, tu as bien dormi. Mais au réveil, l'âpre odeur froide, l'entêtant mauvais goût dans la bouche font tout revenir en bloc, tes mots et ses gestes, ce que tu as une fois de trop omis. Tu repars, accélère et te jettes.

ATOM HEART MOTHER

Le Triou, mercredi,
Mon cher ami,

J'ai achevé hier la lettre en allemand que je t'avais promise. En voici un post-scriptum non traduit, une parenthèse finale avant de te quitter en t'embrassant.

Ici les journées sont douces. De l'extérieur, on pourrait croire que nous sommes constamment en retard. Nous nous appliquons juste, avec minutie et sans relâche, à prendre notre temps. Du réveil au souper, nous faisons preuve des plus grandes ingéniosités pour que tout dure, longtemps. Nous t'évoquons parfois, sans dire que tu manques à l'appel, reprenons les jeux que tu affectionnes, le goût que tu dispenses.

Le jardin ouvre sur l'horizon que seules bordent les montagnes. On y voit défiler toutes sortes de pressions atmosphériques, des roses et des mélancoliques, des limpides et quelques obscures. On attend que la pluie vienne pour enfin pouvoir se réfugier, raviver les braises et attendre que cela passe. Car cela passera, sans qu'on ait eu le temps d'entrer dans le rythme, de prendre la mesure de ses agencements.
Autour de la table, les solitaires se reconnaissent, ils racontent leurs histoires car ils se savent pour une fois écoutés. Ils s'épanchent, eux qui ont tout perdu. Nous, on continue à jouer. On abat les cartes, on bouge les pions, on tire les dés. Les mirages, en rase motte, ne sauraient nous arrêter. Nous prendrons le temps d'espérer, pas de gain qui tienne, pas de ligne d'arrivée.

Le ciel hésite. Des percées de lumière sous-tendent le paysage et donnent une acuité particulière au paysage. Un angle à 45°. Nous sommes encore bringuebalants. On balbutie malgré notre âge dont certains disent qu'il es déjà fort avancé. Mais tu sais tout cela.

Ce que tu ne sais pas, c'est que deux plantes anachroniques poussent sur le muret, au bord du champ, et qu'une belette dort dedans.

Voilà, mon ami, nous y sommes. Je te quitte pour de bon et je t'embrasse. Nous partons demain.


Le Triou, 4-8 juillet 2011.

Thursday, June 16 2011

se raccrocher aux branches

avant

la cale sèche, paris 11e, juin 2011

Sunday, May 8 2011

note8

"Autonome, à l'attaque, c'est la seule position"

Casey, in Zone Libre, Aiguise-moi ça

a fish suicide

a_fish_suicide

clignancourt, 06 mai 2011

Friday, April 15 2011

duty free

duty_free

francfort airport, 15 avril 2011

Sunday, January 30 2011

ressources humaines

work_on_sunday

csi, janvier 2011

Saturday, January 1 2011

winter break

winter_break

clignancourt, 1er janvier 2011

Tuesday, August 24 2010

la tête au ventre (sic)

shutup.gif

Sunday, August 22 2010

sugar, once a year

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Friday, August 6 2010

30, at last

catpower.gif

Si hay algo mas grande que el amor a la libertad, es el odio a quien te la quita.

Friday, June 18 2010

soon 30, at least

30atleast.gif

Monday, February 15 2010

#29. Heureusement pour elle, l'air est plus sec de ce côté du Rhône.

Photo0313.jpg

À la veille de son voyage, elle a l'air sévère. La bouche pincée. Il dira qu'elle ressemble à sa mère.

Ils ne s'attarderont pas plus d'une soirée, elle est pressée. Mieux vaut en finir vite avec ce froid. Et puis, que pourrait-elle dire de plus ?
Ils partiront tôt au matin car la route sera longue. Il a neigé toute la nuit, alors il faut gratter le pare-brise et taper un peu ses pieds l'un contre l'autre avant de s'embarquer.

Ils arrivent à l'heure pour le départ. Presque assez de temps pour boire un café, fumer une dernière cigarette, retourner dans ce troquet au fond de la petite rue, tu te rappelles ?
Mais non, elle est pressée. Alors ils se dépêchent, se retrouvent à peine, sortent quelques mots, de vieilles histoires, un vague souvenir, avalent les derniers kilomètres et préfèrent enfin se taire.

À bon port, arrivée et au-revoir encore. Ils tardent un peu alors elle abrège. Vous pouvez partir maintenant, me laisser là, entre les arbres, c'est parfait, je vais me débrouiller et encore merci de m'avoir accompagnée.

Il le faut, ils repartent. Ils se retourneront. Elle sera déjà partie.


Mirepoix-Barbentane, 12 février 2010

Wednesday, January 13 2010

#28. script

6H15
Jusque-là, tout va bien. Ma nuit se poursuit sans encombre. Je suis loin et je suis bien, rêve serein, accompagnée d'un chat qui marche tranquillement à mes côtés, j'avance, l'horizon est dégagé.

6H20
Du remue-ménage au pays des songes, l'image se brouille, quelqu'un crie dans l'arrière-fond.

6H21
Le cri se précise, s'avance au premier plan.

6H22
Jetée sans ménagement hors du rêve. Plus de chat, plus d'horizon, seul le cri prégnant dans la cage d'escalier.

6H23
Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!

Une voix de femme. Elle est désormais sur le palier, devant ma porte. J'émerge, l'angoisse me prend.

Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!

Rapide reconnexion des neurones et évaluation de la situation, je suis dans mon lit, oui, ça d'accord, il fait nuit, OK, la femme continue à crier, qu'est-ce que je fais ?

Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!! Il me menace, il sait que j'ai pas de papiers, monsieur s'il vous plait aidez-moi, je ne me rappelle de rien, il m'empêche de manger, j'ai plus de papiers, il le sait, il m'empêche de sortir, s'il vous plait, aidez-moi, je n'en peux plus, il m'empêche de manger, j'ai reçu un message, aidez-moi, j'ai reçu un message, j'ai peur, s'il vous plait, il m'empêche de sortir, j'ai peur, je n'en peux plus...

6H25
Je suis toujours allongée. Je n'ose pas bouger. La femme semble seule, j'en ai conclu qu'elle n'est pas en train de se faire agresser. Aucune idée de l'heure qu'il est. La voix se calme un peu puis se tait. Silence de plomb. Le voisin de droite se retourne dans son lit. Ça tourne à 150 mille dans ma tête. Qu'est-ce que je fais ? Je me lève ? J'ouvre la porte ? Je vais voir ? J'appelle les keufs ? Je n'ose pas bouger. Le silence est menaçant. Il s'installe.

6H30
Les yeux ouverts dans le noir. Silence toujours. Je tends la main vers mon portable. Il doit être 4H, 4H30 peut-être. 6H30 sur l'écran digital. Dans une demie-heure, mon réveil va sonner.

6H31
Du mouvement dans l'escalier. Une voix d'homme, fluette, chuchottée.

Allez, viens, rentre, viens maintenant.

La voix reprend de plus belle derrière la porte.

Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!! Il me menace, il sait que j'ai pas de papiers, monsieur s'il vous plait aidez-moi, je ne me rappelle de rien, il m'empêche de manger, j'ai plus de papiers, il le sait, il m'empêche de sortir, s'il vous plait, aidez-moi, je n'en peux plus, il m'empêche de manger, j'ai reçu un message, aidez-moi, j'ai reçu un message, j'ai peur, s'il vous plait, il m'empêche de sortir, j'ai peur, je n'en peux plus...

Du mouvement encore, une lutte peut-être, la voix crie, hurle, transperce tout.

Je suis tétanisée, clouée, incapable de ne rien faire, à 150 mille. J'ai peur.

6H33
La voix se calme à nouveau. Un autre voisin, celui d'en face, a ouvert sa porte. Il dit que si ça continue, il va appeler les flics. La femme répond, que oui, qu'il les appelle les flics, elle va tout leur raconter. La porte se referme.

6H37
Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!! Il me menace, il sait que j'ai pas de papiers, monsieur s'il vous plait aidez-moi, je ne me rappelle de rien, il m'empêche de manger, j'ai plus de papiers, il le sait, il m'empêche de sortir, s'il vous plait, aidez-moi, je n'en peux plus, il m'empêche de manger, j'ai reçu un message, aidez-moi, j'ai reçu un message, j'ai peur, s'il vous plait, il m'empêche de sortir, j'ai peur, je n'en peux plus...

6H39
Allez, viens, rentre, viens maintenant

6H40
Laisse-moi, je vais tout leur dire, ils vont savoir ce que tu me fais. Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!! Il me menace, il sait que j'ai pas de papiers, monsieur s'il vous plait aidez-moi, je ne me rappelle de rien, il m'empêche de manger, j'ai plus de papiers, il le sait, il m'empêche de sortir, s'il vous plait, aidez-moi, je n'en peux plus, il m'empêche de manger, j'ai reçu un message, aidez-moi, j'ai reçu un message, j'ai peur, s'il vous plait, il m'empêche de sortir, j'ai peur, je n'en peux plus...

6H45
Pas bougé. Peur. Je m'en veux. Il faudrait réagir, se lever, ouvrir la porte, dire que si ça continue je ferai quelque chose, appeler les keufs, pour leur dire que la femme crie, qu'elle est menacée, qu'elle a peur, que moi aussi j'ai peur, que si ça continue...

J'éteins mon réveil. C'est tout ce que je fais. Le voisin de droite se retourne dans son lit. Je m'en veux, mais j'ai peur, je ne peux rien, à 150 mille.

6H46
Laisse-moi, je vais tout leur dire, ils vont savoir ce que tu me fais. Aidez-moi, aidez-moi, s'il vous plait, aidez-moi !!!!! Il me menace, il sait que j'ai pas de papiers, monsieur s'il vous plait aidez-moi, je ne me rappelle de rien, il m'empêche de manger, j'ai plus de papiers, il le sait, il m'empêche de sortir, s'il vous plait, aidez-moi, je n'en peux plus, il m'empêche de manger, j'ai reçu un message, aidez-moi, j'ai reçu un message, j'ai peur, s'il vous plait, il m'empêche de sortir, j'ai peur, je n'en peux plus...

6H47
La femme crie toujours, mais désormais, dans un téléphone. Qui le lui a tendu, je n'en sais rien, la voix fluette, le voisin d'en face qui aurait réouvert la porte, je ne sais pas. A l'autre bout du fil, une autre voix de femme, que j'entends distinctement grâce du haut-parleur.

Oui, il me menace, il m'empêche de manger, il m'empêche de sortir, oui, il sait que je n'ai plus de papiers, oui, oui, mais j'ai reçu un message, oui, venez, oui, au 79 rue belliard, oui, oui, venez, j'ai peur...

6H55
La femme parle. Au moins, elle ne crie plus. Elle s'adresse au mur ou à la voix fluette, aucune importance, elle parle, les mêmes mots, répétés à l'infini.

6H56
Bruit de sonnette. La voix fluette répond.

Oui au 3e.

Gros pas dans l'escalier. Les flics arrivent, quatre, cinq peut-être.

6H57
voix d'homme : "Madame, bonjour... oula, qu'est-ce que c'est que ce bordel, lâchez ça tout de suite Madame !"

bruit de lame sur le parquet

même voix d'homme : Alors, Madame, qu'est-ce qui se passe ?

Il me menace, il m'empêche de manger, il m'empêche de sortir, il sait que je n'ai plus de papiers, mais j'ai reçu un message, aidez-moi...

Les négociations s'engagent. Une voix de femme-flic, un peu autoritaire, ordonne à la femme de venir avec elle, pour discuter. La femme ne veux pas. Les questions s'enchainent, à la femme, puis à la voix fluette, qui coopère sans discuter. La femme, elle, ne répond pas, ou répond à côté, elle a peur, il la menace, l'empêche de manger, plus de papiers, tout oublié, mais un message, oui un message. Le flic s'énerve.

Madame, vous ne m'écoutez pas, vous habitez là habituellement ?

Il me menace, il m'empêche de manger, il m'empêche de sortir, il sait que je n'ai plus de papiers, mais j'ai reçu un message, aidez-moi...

Où habitez-vous ?

Il me menace, il m'empêche de manger, il m'empêche de sortir, il sait que je n'ai plus de papiers, mais j'ai reçu un message, aidez-moi...

Qui est cette personne pour vous ?

Soit disant un ami, mais, il me menace, il m'empêche de manger, il m'empêche de sortir, il sait que je n'ai plus de papiers, mais j'ai reçu un message, aidez-moi...

Le flic s'impatiente.

Bon, on l'emmène à l'hôpital Bichat. Tu lui mets les pinces, et on l'emmène à Bichat.

La femme a entendu. Elle ne veut pas. La scène s'agite.

Oula, Madame, lâchez ça.

Autre bruit de lame sur le parquet.

7H03
Tout va vite. C'est décidé, on l'emmène.

Madame, on vous emmène à l'hôpital, ça va aller maintenant. On vous emmène Madame, vous allez voir un médecin, ça va aller.

La femme résiste, crie encore, une dernière fois, sa voix s'étouffe alors qu'on l'emporte, lui fait descendre l'escalier. La porte, en bas, se referme.

7H06
Le silence est revenu. Le voisin de droite se retourne dans son lit. Je n'ai pas bougé.

Monday, January 11 2010

matière à penser#3

"LA NARRATRICE : Et la question de l'identité ?
VALÉRIE : La non-identification est la solution. Les femmes non-féminines, les lesbiennes non-lesbiennes, un prolétariat non prolétaire. Les pivoines sentent comme les magnolias. Les chiens sentent comme les chiens. Et les jardins sentent de différentes façons aux différentes saisons de l'année. Et il n'y a pas d'identités données, il n'y a pas de femmes, il n'y a pas d'hommes, il n'y a pas de filles, il n'y a pas de garçons. Il n'y a qu'un petit théâtre de marionnettes. Une pièce merdique qui dure une putain d'éternité et qui a un manuscrit merdique."

La faculté des rêves, Sara Stridsberg

Monday, November 23 2009

note7

"Etre automatique est un désastre pour le cerveau."

Heimo Zobernig

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