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À la veille de son voyage, elle a l'air sévère. La bouche pincée. Il dira qu'elle ressemble à sa mère.

Ils ne s'attarderont pas plus d'une soirée, elle est pressée. Mieux vaut en finir vite avec ce froid. Et puis, que pourrait-elle dire de plus ?
Ils partiront tôt au matin car la route sera longue. Il a neigé toute la nuit, alors il faut gratter le pare-brise et taper un peu ses pieds l'un contre l'autre avant de s'embarquer.

Ils arrivent à l'heure pour le départ. Presque assez de temps pour boire un café, fumer une dernière cigarette, retourner dans ce troquet au fond de la petite rue, tu te rappelles ?
Mais non, elle est pressée. Alors ils se dépêchent, se retrouvent à peine, sortent quelques mots, de vieilles histoires, un vague souvenir, avalent les derniers kilomètres et préfèrent enfin se taire.

À bon port, arrivée et au-revoir encore. Ils tardent un peu alors elle abrège. Vous pouvez partir maintenant, me laisser là, entre les arbres, c'est parfait, je vais me débrouiller et encore merci de m'avoir accompagnée.

Il le faut, ils repartent. Ils se retourneront. Elle sera déjà partie.


Mirepoix-Barbentane, 12 février 2010