CONFONDANT DE CONFUSION

Ce matin, en revenant de chez Mi, j'ai écouté l'intégrale de France Gall. En boucle. Oouh, pas bon.

Je me prends encore la tête sur mon amourette. C'est un peu ma spécialité, au fond, docteur es complications.

La semaine dernière pourtant, sweet sist sur summer sky, je n'avais plus peur de rien. Sur le pont des arts, sous la couverture polaire, à l'oreille, chuchoté, il ne pouvait rien nous arriver. Dos à la falaise, j'ai eu envie de sauter. Alors dans le vide, j'ai mis un pied.
Et puis, il y a eu cette satanée soirée. Le film de Gandrieux, Une vie nouvelle, que j'ai mal regardé, sur lequel je me suis braquée, mauvais miroir déformant, hideuse image de soi, dans une inconfiance brutale et très certainement exagérée, j'ai basculé. Lui voulait "provoquer quelque-chose"... et ben c'est gagné... Post-projection, difficile discussion et corps-à-corps sans frisson. Étrange pour une première. Pas de retrouvailles au matin, vite il est parti, me laissant seule dans son lit.
Les jours d'après, j'ai tout compliqué. En vrille, j'ai tourneboulé, lost in interpretation, pour un rien, me suis énervée. Parano, j'ai fait le crabe doublé du hérisson. Toutes griffes dehors, quand je me sens "menacée", je mords. Et merde.
Hier, après moultes tergiversations, j'ai déballé la pelote de noeuds que j'avais consciencieusement nouée ces jours derniers, la confiance que j'ai parfois du mal à trouver, ma peur d'être d'un geste de la main, zappée, dos à la falaise, d'être seule en train de me jeter. Tout cela a dû sonner comme une proposition de plan-épargne-logement-sur-trente-ans, effrayant s'il en est, et pourtant, loin de moi l'idée. Juste banalement et humainement besoin être rassurée. Constamment à fond dans la contradiction, oui, oui, et re-oui, je sais. Lui, il a eu l'air étonné. Il m'a renvoyé à mes complications sans nom, à ce début de dépendance que je lui étalais, là, sous le nez, à cet illusoire idéal que je poursuis, et a finit par dire que non, plus loin qu'au jour le jour, il n'allait pas se projeter. On s'est endormi sans se toucher.

Ce matin, c'est moi qui ai filé.

Re-merde. Encore un coup du fucking balancier.

MES AMIS M'ONT DIT QUE C'ÉTAIT MOI MON PIRE ENNEMI.



Alma guapa de mi vida. Passage éclair de Veg cet après-midi. Une heure, un café place d'Italie, manquait le soleil, mais de toute façon, on avait tou-te-s les deux l'âme à la pluie. Il me raconte celle de nantes, je lui dit celle de paris. Décidément, on se ressemble. On se prend les mains, cette chaleur inchangée qui fait du bien. Je l'écoute me faire la courte échelle pour ressortir du trou dans lequel je me suis planquée, au fond recroquevillée, et comme toujours il a raison, le premier pas est de, tel quel, s'accepter. Je relève la tête, apaisée.

Les mots justes, simplement, ceux qu'il fallait, au bon moment. Merci.